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Il y vient aussi nos ombres que la nuit dissipera
25 août 2017

Les rues sont désertes. Comme à Paris quand on

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Les rues sont désertes. Comme à Paris quand on est rentré, sac à dos et valise qu'on traînait sur les pavés. Pas un bruit, deux trois silhouettes dans la nuit qu'on croise et qui disparaissaient. Dans la voiture, la route n'était qu'à nous. Comme le cinéma, avec des places partout et l'obscurité qui liait nos doigts. C'est toujours comme ça quand il fait noir, on ne se décolle pas.

Les jours de vacances s'étirent comme au soleil les chats. Dans un dimanche trop chaud, on a sonné à la porte de la future maman pour lui ordonner d'aller se cacher dans sa chambre. Baby shower surprise, guirlandes, ballon et tout ce que j'avais pu trouvé en bleu. Une tasse, un stylo, un carnet, et même le gâteau avec du colorant alimentaire pour faire comme les vrais. Des virgins mojitos, des bonbons et nos discussions tout autour. Le futur bébé, les futures études, et évidemment l'amour. C'est quoi les projets, quand on vient juste d'avoir trente ans? De quoi on a envie, de quoi fait-on le deuil et qu'est ce qu'on se promet pour les prochaine années ? Avec LeChat, on se questionnait encore, quelques jours après. Nos baguettes à la main, devant nos bières vietnamiennes et thaïlandaises. Nos interrogations, nos rires et ma carte bleue dans ma manche pour aller payer sans qu'elle l'aie deviné.

Qu'est ce qu'on veut, quand on a trente ans? On parle de maison, de mariage, de bébé. Comme si c'était le futur de quelqu'un d'autre qu'on brodait. Les envies, les projets, les nouveautés. Mais, dans le fond, ce n'est pas que ça qui fait grandir. Qui fait avancer.

On grandit surtout quand on décide de ce qu'on ne veut plus.

Quand on ne veut plus de ces autres qui piétinent les frontières qu'on leur a dit de ne pas dépasser. On ne veut plus faire semblant d'être quelqu'un qui n'a jamais existé. Qui est là pour plaire à tous le monde, sauf à soi, en vérité. On ne veut plus de ces règles qu'on veut nous imposer. Ne fais pas ça, tu devrais plutôt, moi à ta place je ferais, tiens toi plus droit, c'est mauvais pour ton dos. A trente ans, on a eu le temps de mûrir, de grandir, de muer. On éttoufe sous les anciennes peaux qu'on veut nous recoller.

Je n'accepte plus le mal qu'on m'a fait. Je n'accepte plus les cris, ce qui est toxique et ce qui me faisait hurler. Je n'ai plus peur de dire non, je n'ai plus peur de dire pardon, mais je ne suis pas d'accord non. Je ne veux plus être moi à moitié. Moi toute entière, je préfère. Je ne veux plus la place de petite dernière qui ne sait jamais rien, je ne veux plus la place de l'amoureuse qu'on peut malmener quand on ne se sent pas bien. Je veux du gentil, du calme, du serein. De l'apaisement, du sincère, du tendre enfin.

Je veux que ces nuits d'été ne finissent plus. Qu'on reste des heures à marcher dans la ville, les épaules nues. C'est ce qui me manque le plus en hiver, la caresse de la chaleur de la nuit sur nos peaux endormies. Le ciel turquoise, bleu, noir, gris. Cet été a un goût de possible, un goût de surprise et un goût d'inachevé. Exactement ce que je veux pour le moment. Des verres qu'on trinque, de l'amour, et l'automne à nos pieds.

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